Rendez – vous initié par Ma Lecturothèque
Le terme « incipit » vient du verbe latin incipire qui signifie commencer.
L’incipit sert à désigner le début d’un roman.
Aujourd’hui ce sont les premières lignes de « Billie Morgan » de Joolz Denby paru récemment aux éditions du Rocher. Un roman qui m’a gentiment été proposé par le traducteur Thomas Bauduret alias l’auteur Patrick Eris qui a écrit entre autre « Les arbres en hiver : Meurtres en série dans le Jura » ou encore « Ceux qui grattent la Terre« .
Quatrième de couverture : Un jour, lors de sa folle jeunesse à Bradford, entre sa mère indigne, son gang de motards et la drogue, Billie Morgan commet un acte terrible envers un membre du gang. Un acte qui lui coûte son mariage et une partie de sa raison. Un acte qui la pousse à suivre et soutenir Jas, la compagne du disparu plongée dans l’enfer de la drogue, et son fils Natty, devenu un adolescent obsédé par ce père fantôme qu’il espère voir revenir un jour. Rongée par la culpabilité, Billie Morgan va tout faire pour leur venir en aide. Mais comment secourir qui ne veut pas l’être ? Billie trouvera-t-elle la rédemption ? Et d’abord, est-elle vraiment si coupable ?
Une histoire que l’on a l’impression de vivre en même temps que les personnages. Parce que transparaît sans cesse la profondeur, la réflexion sur l’humanité, le regard sur une société en déshérence, la quête de l’amour, la compréhension de l’autre ; et parce qu’il y a aussi beaucoup de sensibilité, de beauté et de poésie. Un récit dont la noirceur offre un réalisme dérangeant.
Voici les premières lignes :
PROLOGUE
Je sais que la femme qui se tient à la fenêtre n’est autre que moi-même, bien qu’elle ne me ressemble guère. Elle a la peau claire, légèrement rougie, elle est mince, voire maigre, avec de fins cheveux blonds noués sur sa nuque. Elle a l’air lasse et malheureuse; des rides encerclent ses lèvres pincées. Mes cheveux à moi sont châtain sombre striés d’argent, formant un V au-dessus de mon front pour descendre en boucles courtes sur ma nuque. je suis forte, trapue, ma peau blanche légèrement jaunie, presque nacrée. Mes yeux ne sont pas d’un bleu délavé cercle de rouge comme ceux de cette femme, mais d’un gris d’ardoise constellé de vert autour des pupilles. Les yeux de mon père.
Mais cette inconnue, c’est bien moi ; il n’y a pas de doute possible. C’est moi qui regarde les bourrasques de pluie frappant les vitres pendant qu’elle moi essuie la vaisselle. Elle a mis des gants en caoutchouc rose, ce que je ne fais jamais. Je suis de retour dans la vieille maison de West Bowling, et je regarde ma cour aux murs de pierre avec une étroite plate-bande de deux mètres de long où des roses luttent pour survivre dans un sol urbain gris et rachitique. C’est un quartier pauvre et mal entretenu ; un taudis. Cette cour fait peine à voir; côté rue, ses murs sont couverts de graffiti. Je soupire et repousse du dos de la main une mèche de cheveux blonds filasses tombée sur mon front rougi.
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