« Angela tome 1 : Mortel secret » de Julia M. TEAN

Quatrième de couverture : Depuis qu’Isaac Hayden est entré dans ma vie, rien n’est plus pareil. Beau à se damner, mystérieux et séducteur, il ignore combien je suis dangereuse. J’aurais dû le mettre en garde, mais c’est trop tard. Il est maudit. Comme moi. Le compte à rebours est lancé. Je dois le sauver et je suis prête à tout pour lui, même à me brûler les ailes.

— Chronique —

Ce roman a été lu dans le cadre de la lecture commune organisée sur Facebook avec l’ebook à seulement 0.99 euros. Je vais être honnête, c’est une petite déception !

Angela est une adolescente qui pense porter malheur à ceux qu’elle aime depuis qu’elle a vu la mort de sa mère et celle de son ancienne meilleure amie, toutes deux décédées dans les circonstances annoncées. Depuis, elle laisse rarement les autres s’approcher d’elle, seuls son père et sa meilleure amie actuelle Déborah sont assez proches d’elle. Et puis un jour, Isaac Hayden fait son entrée dans le lycée, le jeune homme a choisi Angela comme accompagnatrice pour ses premiers jours. Énigmatique et mystérieux, le jeune homme attire irrémédiablement Angela par son odeur, la subjuguant d’un seul regard. Si les deux jeunes gens s’attirent, semblant même se connaître mieux qu’il n’y parait, il y a aussi de nombreux secrets et interdits entre eux, Isaac va attiser la curiosité d’Angela, quant à elle, des révélations sur son passé pourraient s’avérer bien plus surprenantes qu’elle ne le pensait.

Ce roman est clairement destiné à un public jeune et adolescent, il y a un certain nombre d’ingrédients types pour que cela fonctionne : une héroïne effacée qui va vite s’affirmer et se révéler bien plus forte qu’on ne le pense, un beau gosse, fils de riche, au charme ténébreux qui cache de bien vilains secrets, des créatures aussi mystiques que dégoûtantes et horribles qui viennent apporter une aura fantastique voire horrifique à l’ensemble, et la mort inévitablement qui rôde au dessus de tout ça… A première vue de la romance et du fantastique au programme, c’est plutôt alléchant dans le genre lecture parfaite pour se distraire. Pourtant, on sombre malheureusement vite dans le cliché et la mièvrerie.

Ce roman regorge de personnages stéréotypés auxquels il est difficile de s’attacher, et à mon sens, c’est le gros point noir de l’ouvrage, les héros ne m’ont pas plus et seule Raven et ses acolytes sont sortis du lot à cause de leur allure à laquelle je ne suis pas insensible (plus c’est sombre, plus j’adore !). L’héroïne, Angela, fuit le moindre contact humain, se croyant capable de condamner à mort ceux qui lui sont proches, elle traîne un passé assez lourd qui explique le côté renfermé du personnage. Elle a aussi des attitudes parfois très matures et à l’inverse complètement enfantines, il y a une réelle dualité dans ce personnage, cela aurait pu être intéressant, mais elle ne sait pas vraiment ce qu’elle veut tant dans sa relation aux autres que dans sa relation avec Isaac. Ce côté indécis à quelque chose d’agaçant, on a parfois cette impression d’avoir une « gamine » capricieuse plus qu’une héroïne vouée à faire de grandes choses. Sans ajouter la facilité avec laquelle, elle accepte tout ce qui lui arrive, y compris son amour pour Isaac. Ce dernier aurait pu aussi être un personnage intéressant, certes très cliché et déjà vu, mais il se révèle insipide et antipathique, trop blond, trop parfait, on s’éloigne beaucoup trop d’un personnage réaliste, finalement ce qui m’a le plus plu avec ce personnage c’est la fin et là je tire mon chapeau à l’auteure d’avoir osé prendre ce parti assez risqué pour toutefois relever complètement le charisme du personnage. La romance n’est donc pas des plus passionnantes, que ce soit rapide et intense pourquoi pas, mais toutes les indécisions qui suivent peuvent vite se révéler pénibles à suivre même si cela plaira certainement à d’autres.

Ensuite, si on peut apprécier que l’auteure ait choisi de dérouler son action en Haute – Savoie en pleine montagne alpine en période hivernale, ce qui joue sur l’ambiance assez froide, glaciale et très enneigée et toujours ce blanc immaculée qui est malgré tout souvent souillé, c’est un bon point, les États – Unis ne sont pas les seuls à avoir des paysages ou des ambiances particulières, on regrettera qu’elle ne soit pas allée jusqu’au bout puisqu’elle a américanisé pas mal de chose, les prénoms des personnages (Isaac, Raven, …) mais aussi l’ambiance du lycée avec son lot de garces très populaires entre autre chose.

Pour le côté positif, la mythologie des anges, tout le contexte autour, la dualité de la Mort et de cet espèce de Dieu, entre le mal et le bien, combat universel perpétuel, l’alliance de magnifiques créatures à celles nettement plus sombres, même si on reste sur du blanc avec l’univers des Anges à la beauté immaculée et du noir, pour les créatures sombres, funestes personnages et horribles à faire peur, c’est très clivé tout ça, cela manque peut-être de nuance mais c’est certainement voulu par l’auteure, surtout qu’au final, on retiendra que « l’habit ne fait pas le moine ». Cet aspect est plutôt bien imaginé et décrit par l’auteure avec des scènes sanglantes, violentes et c’est probablement bien l’aspect le plus réussi de l’ouvrage, l’auteure n’hésite pas à s’en prendre à ses personnages de manière très surprenante et radicale ! Cette dernière a d’ailleurs un joli talent d’écriture, avec de belles descriptions, un sens du détail, même si l’on ressent parfois des longueurs, certainement liées à mon manque d’imprégnation de l’histoire.

En bref, je pense être passée à côté de cette lecture, malgré un contexte et une mythologie plutôt sympathique, parfois même un coté sombre et « maudit » qui m’ont beaucoup plus, les clichés, la guimauve, le manque de profondeur des personnages et des longueurs aussi ont terni ma lecture. Ce texte n’était tout simplement pas pour moi. Pourtant, Julia M. TEAN, je l’ai adoré avec « Résiliences », un autre genre, une écriture plus écorchée et un roman bien plus profond. Je ne doute pas qu’il rencontre toutefois son public notamment chez les adolescent(e)s.

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