Rendez – vous initié par Ma Lecturothèque
Le terme « incipit » vient du verbe latin incipire qui signifie commencer. L’incipit sert à désigner le début d’un roman.
Aujourd’hui, ce sont les premières lignes de « Lilie-Miracle » de Martial VICTORAIN paru aux éditions l’Astre Bleu. Connaissant l’auteur, cela promet un très bon moment de lecture en perspective.
Quatrième de couverture : « En gravissant cette montagne ramollie, ce matin-là, nous étions à la maternité, Lilie. Tu avais quelques heures et je t’arrachais au sein écrasant de notre mère. Bientôt, dans une allée du parc Monceau, tu te jetterais dans mes bras ; je les fermerais à double tour sur tes frêles épaules et alors, plus jamais je ne te laisserais partir. Je voulais du velours pour toi, Lilie. Toujours. Qu’il ne t’arrive jamais rien. Je te voulais le monde à tes pieds, petite sœur. Te le servir sur un plateau de « grâces » matinées, dorées au soleil de nos enfances. Par transparence, tu étais ce monde idéal ! Je te voulais tous les jours de la vie, toutes les aurores et tous les crépuscules infinis. Des éclairs et des clairs de lune, des ciels zébrés d’or, oxydés, mélangés d’éclats d’onyx et de coulées de cuivre. Je te voulais tout l’amour du monde, Lilie. Je t’étouffais, je crois. »
Voici les premières lignes :
1
En ce temps-là le monde était une matière imprécise aux contours tissés de lin blanc.
C’est sous le ciel d’un tipi halluciné que chaque nuit nous tenions conciliabule et que se déroulaient les moments les plus précieux de nos journées. Au-delà de cette fragile forteresse, chaque bruissement était suspect, tout devenait prétexte à chimères et cauchemars. Marchant dans l’obscurité, l’inconnu rodait partout, mystérieux, effrayant. Alors déambulaient des ombres aux formes étranges, créatures terrifiantes, imparfaites ; des fantômes aux orbites phosphorescentes sortis tout droit des armoires, descendus du grenier, montant de la cave, surgissant de nos esprits féconds de petites filles.
Le plancher qui craquait, un bruit sous la toiture, un autre derrière les lattes des volets à persiennes qui donnaient sur la cour.
Le manche d’un balai dressé an milieu du lit servait de mâtereau à ces maigres remparts et la lampe de poche que nous allumions par alternance – afin d’en économiser les piles – tentait de nous rassurer.
A cette époque nous étions squaws, fées des neiges parfois, ondines ou bien lucioles échouées sur le rivage d’une île déserte, chuchotant à nos instincts de survie des mondes imaginaires.
Dans la chambre où nous partagions le même lit, nos existences se tenaient blotties dans le faisceau de la lampe.
Souvent nos soirées se terminaient en chuchotant :
– … cent quarante deux coquelicots rouges, cent quarante trois coquelicots rouges, cent quarante-quatre coquelicots rouges, cent quarante-cinq coqu…
– J’pourrai emmener Chouchourse ?
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