Rendez – vous initié par Ma Lecturothèque
Le terme « incipit » vient du verbe latin incipire qui signifie commencer. L’incipit sert à désigner le début d’un roman.
Aujourd’hui, ce sont les premières lignes de Tout au milieu du monde, un roman illustré qui me fait très très envie et qui est vraiment très beau ! J’ai hâte de découvrir ça.
Quatrième de couverture : Un village prospère dont la relique sacrée pourrit. Un chamane vieillissant, qui n’attend plus ni visions ni voyages. Un espoir de sauver son peuple de la malédiction ; un ossuaire mythique, où vont mourir les géants. Pour le trouver, de bien étranges sentiers, à la lisière de la magie et du rêve.
Voici les premières lignes :
L’animal ne se débat que mollement, mais le silex peine à entailler le goitre squameux qui lui tient lieu de gorge. Autour des plaques hérissées de pics d’os perçant le pelage encore détrempé de liquide amniotique, la peau palpite faiblement. De la pointe de son long couteau sacrificiel, Amouko gratte avec circonspection les amas blanchâtres constellant la gueule difforme, semblables aux concrétions calcaires des coquillages ramassés dans la crique.
En surface, la matière, aussi friable que le schiste, paraît profondément enracinée et forme des réseaux filandreux dans la chair flasque. La bête laisse échapper un feulement misérable. Ses yeux fendus, trop pâles, presque translucides, s’agitent en vain, cerclés d’une humeur brunâtre qui suinte le long de la crevasse obscène reliant ses naseaux à sa bouche. Deux de ses pattes lancent en un simulacre de ruade des sabots disproportionnés, flammes de corne pétrifiée dont les rainures profondes s’étirent jusqu’au genou. Le cœur soulevé, Amouko bloque entre ses cuisses le ventre dilaté, tendu comme celui d’un animal noyé.
Le chamane assure sa prise sur le manche de chêne vert ; le bois patiné glisse entre ses doigts hésitants, poissés d’un mélange de crasse, de sueur et de cette poussière ocre que le souffle marin charrie depuis la courbe de l’horizon.
Le soleil, encore bas dans le ciel pâle, écrase déjà le paysage d’une lumière intense, trop blanche pour la saison. Sur les flots calmes ondulent des reflets aveuglants, l’atmosphère s’alourdit d’étouffants effluves. L’air salé, l’odeur chaude de la terre rouge, le parfum ambré de la résine ne parviennent toutefois à couvrir la pestilence émanant de la bête. Amouko ferme un instant les yeux et visualise les trois animaux du premier monde. Porté par la puissance de ses protecteurs, il plonge enfin la lame taillée entre deux plaques osseuses.
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Oh, il est dans ma wishlist ! J’espère qu’il est aussi bien que ce qu’il laisse penser ^^
Je l’ai rapidement commencé ! C’est très visuel et très poétique (voire métaphorique) comme écriture et les illustrations sont superbes. Très prometteur en tous cas. 🙂
J’aime bien les récits visuels et si en plus c’est poétique, c’est encore mieux 🙂
Alors ça devrait te plaire ! 🙂