« PLS » de Joanne RICHOUX

Quatrième de couverture : « – T’es en train de mater mes boobs ?
Je pourrais mentir.
– De ouf.
Je mens jamais.
Elle s’approche, prend ma clope et la balance sur les dalles. Nos doigts se sont effleurés, ça vaut bien le sacrifice d’une cigarette. »
Soirée déguisée.
Sacha navigue chez lui entre sa sœur jumelle, la fille dont il est amoureux et ses amis. De pièce en pièce, il traîne sa mélancolie et noie ses démons dans les volutes de fumée et les vapeurs d’alcool. Jeux de regards, frottements des corps, plaisirs furtifs, assauts repoussés… Le temps s’égrène, se dilue. Lui avec. Bad trip ? Et si une lumière brillait quand même au bout de la nuit ? Un roman noir, au verbe vif et cru, qui sonde les solitudes adolescentes, les fêlures de chacun, mais fait aussi entendre l’urgence d’aimer et d’être aimé.


PLS, trois lettres qui pour beaucoup rappelle les cours de secourisme, la Position Latérale de Sécurité, celle qui peut sauver et éviter bien des problèmes… Le contenu du roman ne fait pas défaut à ce titre, on suit le personnage de Sacha, jeune adolescent tourmenté et dépressif qui a tendance à se perdre dans l’alcool, la drogue et autres dérives adolescentes pour fuir ses démons, ses maux qui endiguent son mal être. L’ouvrage n’est donc pas des plus joyeux, mais l’auteure a très bien amené ce récit et ses thématiques sans sombrer dans le mélo. Un bon point.

L’ouvrage est sombre et très empathique, la narration est à la première personne, on suit donc le point de vue de Sacha et d’autant plus ses tourments, sa vision des autres, sa relation avec ses parents, sa sœur, ses camarades ou encore celle qu’il aime. Au fil du récit, le héros plonge toujours plus bas, on sent une certaine déchéance, mais on ne sait finalement pas pourquoi il est aussi mal avant la fin… Sacha est un bel adolescent, de ceux qui plaisent aux filles avec un physique avantageux, on le sent très torturé et auto-destructeur, à toujours profiter un peu plus de ce qui peut l’évader de lui-même et de sa vie.

Les émotions sont brutes, c’est à la fois cru, incisif et tranché, le langage adolescent dans toute sa splendeur, pas besoin de longue tirade pour dire que c’est la « merde ». Cela résonne d’autant plus fort au lecteur, et cette fin, quel uppercut final, on vibre, ça résonne et ça laisse pantois et fébrile. Rien que pour ça l’ouvrage vaut la peine d’être lu !

L’auteur a bien dosé son roman, elle y raconte beaucoup de chose, c’est assez dramatique, et c’est déstabilisant de suivre cet adolescent très mal dans sa peau, elle mène bien sa barque la petite dame, parce qu’elle nous mène par le bout du nez avec cette histoire, « suivez, sombrez, remontez mais pas trop quand même ». Un véritable ascenseur émotionnel. J’ai particulièrement aimé qu’elle nous laisse entrevoir un peu de lumière au bout du tunnel et qu’elle aborde cette notion d’amour chez l’adolescent qui peut être très salvateur tant il est généralement à l’image de leur état émotionnel, excessif et puissant.

En bref, un nouveau petit ouvrage bien ficelé que les éditions Actes Sud Junior ont choisi de publier et ils ont bien eu raison. C’est fort et bien écrit, l’immersion émotionnelle est totale avec une chute à la fois douloureuse mais aussi pleine d’espoir. A découvrir !

Je remercie les éditions Actes Sud Junior pour ce nouvel envoi.

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