« Les Miracles de l’Ourcq » de Véronique PIERRON

Quatrième de couverture : Sur les bords du canal de l’Ourcq à Paris, toute une population rejetée a construit des villages aux maisons de carton recouvertes de bâches en plastique. On y trouve le Vieux, qui vit dans une caravane de fortune après un naufrage personnel et qui s’adonne à sa passion du tricot ; Sandra, l’ex-assistante atteinte du syndrome de Gilles de La Tourette ; Bella, la voyante du village de Roms, ou encore Noury et son violon d’une inestimable valeur. Il y a aussi Juno, le Brésilien poète, illettré mais tombé fou amoureux d’une écrivaine infirme au succès grandissant.
Cette population de désœuvrés survit en oubliant le désespoir et en essayant malgré tout de se faire la vie belle. Jusqu’au jour où surgissent les miracles de l’Ourcq…


Au bord du canal de l’Ourcq, une ribambelle de personnages vivent dans des habitations de fortune faites de bric et de broc pour certains, dans des caravanes pour d’autres. Des marginaux ayant chacun une histoire, un passé qui les ont projetés ici, ensemble, aussi opposés de caractère et de personnalité que réunis dans la précarité. Ils vivent ensemble, se soutiennent et s’acceptent les uns les autres. Puis un jour, le vieux décède, emporté par l’alcool, et c’est le début des miracles.

Cet ouvrage marque particulièrement par sa galerie de personnages qui sont tous plus attachants les uns que les autres, des personnages individualisés, bien dépeints, peut-être légèrement caricaturés pour renforcer le message que l’auteure a souhaité transmettre à travers chacun d’entre eux. Ainsi, nous avons Juno originaire du Brésil, poétique et tombé amoureux de la France et d’une écrivaine, le Vieux, sombrant peu à peu dans l’alcoolisme devenu SDF après la perte de sa femme, Sandra, la jeune femme bien apprêtée aux allures de jeune cadre dynamique, atteinte du syndrome de Gilles de la Tourette et se baladant partout avec son trousseau de clés rassurant, Bella la voyante qui a fui son succès passé, Isabelle, écrivaine et handicapée suite à un accident, et tant d’autres.

Au fil du roman, les miracles s’accumulent, la vie des uns et des autres semblent s’améliorer, cela sombre rapidement dans la comédie farfelue et autres joyeusetés du genre, le genre conte moderne bien ancré dans la réalité mais avec ses touches fantasques et fantastiques qui viennent rendre cette lecture un peu plus magique, sans pour autant en oublier le fond nettement moins joyeux de la vie de ces femmes et de ces hommes dans leur camp en marge de la société. L’auteure rend les choses plus légères, une façon intelligente et sensible d’aborder une multitude de thématiques souvent tabous ou finalement assez peu acceptés, pour mettre en lumière des valeurs humaines et humanistes avec des notions de bonté, d’entraide, de tolérance.

Le tout est écrit avec simplicité, pas de fioritures littéraires dans cet ouvrage, seulement beaucoup de sensibilité. Le seul bémol reste le fait que j’ai eu du mal à m’y plonger pleinement malgré le fond qui correspond à ce que j’apprécie en temps normal, une affaire de moment de lecture tout simplement je pense.

En bref, un roman aux thématiques sensibles et fortes et aux valeurs profondément humanistes mené tambour battant par une panoplie de personnages attachants et émouvants. Un joli premier titre !

Je remercie Babelio et son partenaire les éditions Presse de la cité pour ce partenariat.

    

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