« Manhattan Carnage » d’Orcus MORRIGAN (alias Maxime GILLIO)

manhattan-carnage Quatrième de couverture : Où étiez-vous le matin du 11 septembre 2001, quand le premier Boeing a embrassé la Tour Nord du World Trade Center ? Moi, je me souviens très bien. J étais dans la Tour. Même que j y suis mort. Jusqu’à ce qu’on me ressuscite, quelques jours plus tard, pour une drôle de mission punitive. J’en connais certains en haut lieu qui ont du mouron à se faire… Ne croyez pas tout ce qu’on vous raconte : les zombies existent, nous sommes parmi vous, nous avons soif de vengeance. Et vu le nombre de salopards sur Terre, on a du pain sur la planche. It’s slaughter time !

— Chronique —

Préambule : Je ne suis pas une grande amatrice de lecture zombie, à vrai dire je n’en ai jamais lu. Lors d’une énième conversation livresque passionnée avec Louve des Victimes de Louve, je lui demande si elle connaît « Manhattan Carnage » en tant qu’amatrice de zombies, un roman qui a l’air complètement fou et qui m’intriguait beaucoup. Elle me répond oui et me raconte son expérience d’un salon nordiste et évoque une auteure bien connue pour son sourire et son côté pétillant (oui je parle bien de Sophie Jomain). En plus d’avoir ses propres livres, elle avait embarqué sous le bras, un lot de roman atypique d’un auteur qu’elle a adoré, un roman qu’on n’imagine pas forcément entre les mains de cette auteure et pourtant depuis sa lecture, elle ne tarit pas d’éloges sur ce roman zombie qui joue la carte de la crudité et de l’humour noir. Bref, vous l’avez compris nous avons décidé d’en faire une lecture commune (n’hésitez pas allez lire l’avis de Louve via le lien inséré plus haut), nous qui avons souvent soif de lectures qui sortent de l’ordinaire ! Et quelle lecture !

Manhattan Carnage, ou le roman zombie décalé, met en scène un anti-héros atypique qui vaut probablement à lui seul la lecture de ce roman. L’auteur n’est autre qu’Orcus Morrigan le personnage principal de cette histoire débordante d’humour, de sang et de tripes. (encore un américain, oui ! La classe française ne semble par correspondre à ce genre de personnage… pour la petite histoire, tout cela n’est que fiction, le véritable auteur du roman est Maxime Gillio, le soi-disant traducteur… Vous suivez l’état d’esprit ? Cela annonce déjà la couleur !)

Orcus Morrigan est fébrile psychologiquement. Sous anti-dépresseurs et autre substances psychomédicamenteuses anesthésiant son cerveau depuis des lustres, tellement qu’il ne se souvient plus de l’origine de son traitement. Il est embauché en tant qu’agent de la sécurité dans une des tours du World Trade Center et lors de son dernier jour, il tente sa chance avec la jolie Mademoiselle Ramsey. Un sourire, un prénom et le voilà dans les toilettes du 75ème en pleine culbute quand soudain une explosion survient (je vous vois venir, non non, elle est loin d’être orgasmique ! Explosion, World Trade Center, 2011… Arf oui les terroristes, bien sûr ! Vous me suivez toujours ?). Quand Orcus reprend ses esprits, Mademoiselle Ramsey est morte, que se passe t-il ? Notre héros tente de sauver sa peau, de fuir et c’est le trou noir… Plus tard, il se réveille, ne reconnaît pas l’endroit, pense à un simple cauchemar jusqu’à l’apparition de Wilson, un dandy grassouillet au sourire sadique, « Mais qui est ce type au juste ? » – « non je ne suis pas celui que vous appelez communément Dieu. » (…) »Alors je serai quoi ? Un… Un zombie ? »

Maxime Gillio, pourquoi vous cachez vous derrière ce personnage, Orcus Morrigan ? Assumez votre côté zombie, voyons ! Vous avez raison Orcus Morrigan, ça sonne bien, c’est original, plutôt sexy comme nom… Revenons à nos moutons, enfin à notre charmant mort vivant, Orcus donc est une sorte de super vilain ou de méchant malgré lui, enfin pas tant que ça finalement ! On retrouve dans ce roman,  ces ambiances très particulières des comics. Orcus est  le genre de personnage que l’on adore parce qu’au fond il fait ce qu’il veut, il ose ce que nous n’oserions pas, et il n’est pas si vilain, il use simplement de son statut, nuance ! Et puis entre un physique pareil, imaginez un grand bonhomme de 2.0 m à la carrure imposante et musculeuse, et ses réparties sadiques, ironiques et sarcastiques, il en deviendrait presque séduisant. Sa violence, sa force, son absence d’état d’âme, Orcus n’a aucune pitié, c’est ce qu’on appelle un héros « Badass ».

Alors que fait notre héros à part jurer comme un charretier, dévorer quelques humains entre deux missions, donner des coups, arracher quelques chairs ? Orcus dort, se régénère dans sa cuve remplie d’un liquide dégueu et surtout obéit à Wilson qui l’a en quelque sorte sauver d’une mort inévitable (ironique, non ?). Qui est Wilson ? Et bien à part lire le roman, difficile de le découvrir autrement… Donc Orcus travaille pour Wilson, enfin plutôt tue pour lui, accompagné de Golgoths. Jusqu’au jour où Wilson, qui aime le jeu, propose une mission à Orcus où il devra affronter un autre zombie, un ancien tueur en série cannibale, un certain Dahmer… Une seule mission, un seule vainqueur, il n’en faut pas plus à Orcus pour que le sang lui monte au nez et qu’il en vienne à défier son supérieur.

Des morts vivants, des vivants morts, des morts morts (oui, oui, ça existe ici), la mort est omniprésente et elle n’est pas des plus propres. C’est assez gore, sanglant et blindé d’humour noir, riche d’un langage très familier, le héros n’a pas la langue (épaisse et gonflée, hmmm ! tentant non ?) dans sa poche, il est plutôt brut de décoffrage, vous assène d’obscénités et de coups d’une rare violence. Si vous êtes un temps soit peu sensibles aux descriptions sanguinolentes et aux morceaux de corps arrachés ou encore à la chair nécrosée, ne vous lancez pas. Laissez carrément tomber si vous n’êtes pas ouverts à l’humour noir, je pense notamment à une scène avec un bébé de dix mois (oui il a osé, en même temps, c’était tellement drôle…). Remarque, c’est un zombie rappelons – le, comment voulez – vous qu’il résiste à cette chair tendre et fraîche ? Nous préférons souvent les jeunes pousses, et bien Orcus aussi..! Si au contraire, vous cachez des penchants un peu sadiques, des travers carrément humoristiques et que vous aimez les héros « badass » alors foncez !

Il y a énormément d’action dans ce roman, l’affrontement est perpétuel, continuel entre le bien et le mal. La jolie Félicia, membre du clan adverse, avec ses lames aiguisées et son silence apporte une aura de charme à l’ouvrage, un peu de féminité ne fait pas de mal surtout face à tant de brutalité ! La blancheur immaculée se heurte donc aux borborygmes suintants et poisseux, la finesse de la lame et la sagesse doit faire face au bourrin aux coups de poing ravageurs ; ça cogne, ça flingue, ça mord, ça mutile, ça découpe, ça décoiffe, une vraie boucherie !

Le roman est (trop) court, l’écriture est brute et un peu furieuse, elle se lit vraiment très bien, on ne s’ennuie pas ! « Orcus » (Maxime, on sait que c’est vous !) écrit à son image, c’est franc et sans aucun faux semblant, il n’y va pas par quatre chemins, il y a donc point de détails superflus.

En bref, un roman fun, extravagant et original. Je suis très curieuse de connaître la suite qui semble prometteuse. Orcus, beau gosse putrescible, tu attends quoi pour tout nous dire dans le tome 2 ? J’ai ouï dire par ailleurs que tu allais faire la connaissance de Félicity Atcock, tu craquais pour Félicia ? Méfies – toi tu pourrais bien fondre pour Félicity mais surtout essaie de te tenir et  s’il te plaît, garde tes boyaux en place face à elle…

— Challenge concerné par cette lecture —

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