« 10 Count » de Rihito TAKARAI

Quatrième de couverture du tome 1 : Shirotani est un jeune homme brillant atteint de mysophobie. Quant le chef d’entreprise pour lequel il travaille est victime d’un accident, il rencontre Kurose, un jeune homme qui lui conseille de se faire soigner et lui laisse la carte d’une clinique psychiatrique. Le lendemain, Shirotani se rend à la clinique et comprend que Kurose est un des psychiatres qui y travaillent. Les deux noueront alors une relation qui dépassera bientôt le cadre médecin-patient…

— Avant propos —

La série « 10 count » est en cours d’édition en VO et comporte actuellement 5 tomes traduits en France. Il s’agit d’un roman Yaoï pour public averti (voir très averti dès le tome 2…). Pour le moment, je n’ai lu que les trois premiers et je suis plus que convaincue !

Pour la petite histoire, je disais à Xander de Chez Xander que j’avais été déçue par les derniers Yaoï lus qui n’étaient pas vraiment aboutis, et là il m’a parlé d’une de ses dernières lectures, « 10 count » donc. Il n’a pas eu tort de m’en parler ! 😉 La couverture a achevé de me convaincre, je la trouve non seulement superbe mais aussi très très sexy et elle donne parfaitement le ton !

— Chronique —

Ce manga est juste un vrai coup de cœur !

Après une rencontre mouvementée, Kurose devine la mysophobie de Shirotani et lui conseille d’être aidé pour tenter de se soigner. Ce qui ne semble pas au goût de ce dernier. Pourtant dès le lendemain, Shirotani se rend dans une clinique psychiatrique et croise Kurose qui n’est autre qu’un psychologue du centre. Kurose propose à Shirotani d’aller boire un verre et de dresser une liste d’une dizaine de choses qu’il pense ne pas pouvoir faire dans un ordre croissant de difficulté, ceci afin de tenter une thérapie. De là, une relation assez particulière va naître entre eux.

Il y a une dualité flagrante entre ces deux personnages, physiquement déjà, même si les deux sont magnifiquement bien croqués, l’un est brun et grand au look plutôt cool, là où l’autre a les cheveux clairs et est un peu moins imposant au look plus classique, mais aussi de caractère. Kurose est plutôt sûr de lui, il va au devant des choses, n’hésite pas à pousser Shirotani dans ses retranchements et à le confronter à ses peurs, alors que ce dernier est plutôt timide, réservé, déboussolé par ce que lui fait subir Kurose, qui l’attire et le dégoûte à la fois. Au final, on a ce sentiment que Kurose qui est plus jeune et qui vouvoie l’autre est plus dominant que Shirotani plus âgé et qui tutoie l’autre et parait donc plus soumis. Les volumes qui suivent vous confirmer cette tendance. Vous avez donc deux personnages à la psychologie fine et abîmée, si dans les premiers tomes on perçoit surtout la fragilité et l’once d’un traumatisme chez Shirotani, Kurose n’est pas en reste.

Chez Shirotani, il y a une certaine innocence et douleur, c’est un personnage qui subit sa mysophobie (peur d’être contaminé par des microbes, des germes ou de la saleté) ce qui nuit profondément à ses interactions sociales, c’est donc quelqu’un de seul, toujours sur le qui vive du contact d’un autre, avec des rituels bien précis, passant des heures à se laver les mains qu’il a abîmé à coup de savon antibactérien. Le personnage donne d’ailleurs un côté « clinique » à l’ambiance générale du manga. C’est vraiment un personnage sensible et attachant, qui va évoluer et changer petit à petit au contact de Kurose, s’enfonçant davantage dans cette relation un peu spéciale qui au delà de la romance va prendre un tournant assez particulier mais néanmoins intéressant.

Chez Kurose, c’est plus ambigu, le personnage a un côté protecteur, patient, à l’écoute, en même temps c’est un psychologue, il a vraiment une aura bienveillante du moins au début parce que rapidement Kurose va se faire déborder par ses émotions, ses sentiments, tout en restant flegmatique et va aller assez loin dans l’initiation de sa relation avec Shirotani. Jusque dans le volume 3, on en sait assez peu sur le passé de ce personnage, mais je pense qu’il y a de quoi fouiller et l’auteure n’en restera pas là. Pour le moment, il reste assez peu expressif, presque froid et distant mais avec une certaine tendresse tout de même, et on devine chez Kurose une certaine passion, une affinité pour la domination et aussi peut-être quelque chose de plus « pervers ». Je suis très curieuse de voir comment il va évoluer.

L’auteure pousse donc à l’extrême la psychologie de ses personnages, et c’est très bien fait, il y a vraiment ce truc assez subjuguant qui lie ces deux personnages si différents bien au delà de ce qu’ils avaient pu imaginer. Et nous pauvre lecteur, on est comme happé parce qu’on veut toujours en savoir plus.

A compté du tome 2, sachez que du sexe, il y en a, et on est assez loin du côté extrêmement romantique de la chose (bien que…), disons que c’est assez crû et explicite, très visuel si vous préférez, mais ce n’est pas gratuit, cela sert l’intrigue et l’évolution des personnages. C’est même très esthétique voire très sensuel, difficile d’y être insensible, soyons francs !

Un autre bon point pour cette série, le coup de crayon de la mangaka, les traits sont incisifs, ciselés, assez épurés aussi, j’adore le style et bon sang que les personnages sont superbes ! Et en prime si vous regardez le travail de colorisation sur les couvertures, c’est très beau et cela fait son petit effet.

En bref, vous l’aurez compris, je suis conquise, ce manga joue beaucoup sur la psychologie de ses personnages, fragiles et sensibles, sur comment l’un et l’autre se révèlent ensemble alors qu’ils présentent une dualité assez intéressante. La mangaka ose aussi pas mal de chose avec quelques scènes de sexe à la fois crues et expressives et nous réserve certainement son lot de surprises à venir. J’avoue avoir franchement hâte de dévorer la suite !

— Les autres tomes de la série —

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2 commentaires pour « 10 Count » de Rihito TAKARAI

  1. Xander dit :

    Très bel article ! Je n’ai lu que le premier tome de 10 count, mais je compte bien rattraper mon retard ^^

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