Rendez – vous initié par Ma Lecturothèque
Le terme « incipit » vient du verbe latin incipire qui signifie commencer. L’incipit sert à désigner le début d’un roman.
Aujourd’hui ce sont les premières lignes d’un roman que je suis très impatiente de lire, tellement j’ai aimé Petit Blanc du même auteur et tellement le sujet traité par celui-ci me parle ! Il s’agit de Dernières fleurs avant la fin du monde de Nicolas Cartelet (nom à retenir) paru chez Mü éditions dans leur collection Le Labo de Mü (dirigée par Li-Cam et Davy Athuil).
Quatrième de couverture : Un futur sans abeilles, étouffé dans la grisaille de gigantesques latifundia. Un futur où l’humanité se meurt, privée de descendance.
Albert, journalier agricole, répand le pollen à la main. Manon, sa compagne engagée à l’usine, sombre peu à peu dans la folie. Et dans la morosité du quotidien, une lueur, Apolline sous les cerisiers… les dernières fleurs avant la fin du monde.
Après Petit Blanc, conte cruel et onirique, Nicolas Cartelet incarne son héros Albert Villeneuve dans un futur désenchanté, où les hommes luttent contre leur impuissance.
Voici les premières lignes :
C’était le midi et nous étions aux baraquements, les baraquements c’étaient de grands blocs en préfabriqué où nous prenions les repas, et je mangeais silencieusement, entouré des autres qui eux parlaient fort, et tous en même temps. Tandis que j’écoutais les conversations d’une oreille, le nez dans l’assiette, m’est parvenue la voix forte des gars de la Section 3, et plus précisément de l’un d’entre eux, qui s’appelait Tony et que je connaissais mal, au-delà de son nom. Tony, donc, menait bruyamment la discussion, ses amis l’écoutaient ainsi que tous les autres autour, il en imposait car il était grand et sa voix était forte, il avait un certain charisme, les femmes devaient lui trouver du charme. Et il avait des choses à dire, Tony, qui répétait à l’auditoire éberlué qu’il y avait un problème avec les pommes de terre. Ses histoires de pommes de terre ont attisé ma curiosité, j’ai relevé le menton : Tony avait vu son cousin la veille au soir, celui qui était un peu débile, et qui boitait, mais surtout qui était journalier aux plantations Sud. Harvey – le cousin s’appelait Harvey – était très embêté, cela faisait trois jours qu’on lui refusait ses bras.
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